Comment affiner le contrôle du système postural afin de réguler son équilibre ? - Maurin et La Spesa



Durant la genèse de leur association artistique, Maurin et La Spesa ont eu très tôt l’intuition qu’il leur fallait créer avant tout un système postural hors norme, afin d’appréhender le phénomène physique incontournable de la pesanteur, et de débarrasser leur cerveau des contingences corporelles : pseudo-vertiges, instabilité, déviation de la démarche, etc.

Tout le monde sait qu’en milieu hostile ou inconnu, il est indispensable de se doter d’un contrôle affiné de la posture qui permet d’être à l’écoute de ses appuis - les élargir le cas échéant -, d’autoréguler son équilibre en fonction de ses choix de mouvements afin de favoriser le développement d’une palette de nuances appréciables dans l’expression plastique et visuelle proposée (c’est la moindre des choses). Il était hors de question pour eux de se rendre responsables d’une absence de mouvements prolongée et totale, au risque de provoquer une discontinuité majeure de l’entrée vestibulaire du système.

Dès lors, les artistes feront appel à la dimension cognitive pour trouver une stratégie à partir d’une référence gravitaire verticale et assurer une stabilité dans l’orientation spatiale d’exposition. Ils éviteront les répartitions anormalement asymétriques et basculeront de solutions binaires à des solutions chaotiques quand le besoin s’en fera sentir, tout en maintenant l’activité tonique et de stabilisation des masses corporelles.

Maurin et La Spesa n’étaient pas nés de la dernière pluie : ils avaient connus comme tout un chacun les affres de contraintes mécaniques anormales et répétées : les difficultés dans les articulations d’un axe stratégique, les dérèglements du fonctionnement des entrées et du rendu, et trop souvent les oscillations posturales de la station debout certains soirs au comptoir : en vérité il faut savoir que c’est dans la nature même de la construction du corps humain de favoriser le mouvement plus que la stabilité !

Il s’agira donc dans toutes ces situations délicates de pratiquer le repousser du sol, aidés en cela par le plateau inertiel de guidage (sorte de conseil d’orientation), de garder souplesse et décontraction – pas de rétractions, tensions, ni de tassements inutiles -, de maintenir enfin la posture en dépit des forces contraires et de s’adapter en permanence au rééquilibrage de cette dernière.

La Spesa : Maurin, tu m’as l’air bien endormi pour l’heure ! Besoin d’une reprogrammation posturale ?

Maurin : Détrompe-toi ma chère, tel que tu me vois là, je me déroule en rafale … en prévision d’un autoagrandissement à l’horizontale.